Sida:Berzelius Bref 10.djvu/155

Från Wikisource, det fria biblioteket.
Den här sidan har korrekturlästs
153

Au demeurant, Agardh et Berzelius étaient des natures essentiellement différentes, et on peut même dire que, sous beaucoup de rapports, ils formaient un parfait contraste. Cette différence de caractére ne se manifestait pas le moins clairement dans leurs personnalités scientifiques. Agardh était une nature spéculative, capable d'idées hautes et hardies, un esprit excessivement mobile. Il n'y a donc rien d'étonnant à ce qu'il se sentît attiré par la philosophte naturelle contemporaine, quoique son solide bon sens le préservât des exagérations plutôt fantastiques de cette tendance. Ceci explique aussi la sincére admiration qu'il vouait à Schelling dont il avait fait la connaissance personnelle dans un de ses voyages à l'étranger.

Berzelius avait, par contre, dés sa jeunesse tenu en abomination la philosophie naturelle et tout ce qui s'ensuivait, et cette aversion n'allait point en diminuant avec l'âge. Sobre et positif de nature, il voyait dans Tobservation et les expériences le seul critérium vrai de la science. II se méfiait des hypothèses qui ne se basaient pas sur des faits prouvés par l'expérience. Empiriste bien marqué comme il était, il fut, bien à tort, accusé par ses adversaires (tels que Hwasser) de matérialisme sordide. Par un travail assidu de plusieurs dizaines d'années, il avait, avec une patience inlassable, réuni tous les détails avec lesquels il allait construire son admirable système. De lui-même comme des autres il exigeait avant tout la précision, la précision dans les petites comme dans les grandes choses, peut-être même surtout dans les petites, Vivant contraste, nous l'avons dit, Agardh confesse sur lui-même qu'il se sentait tzop épris de ce qu'il considérait comme l'essentiel pour donner la moindre attention aux accessoires. Berzelius montre qu'il appréciait nettement la différence qui séparait le génie scientifique d'Agardh du sien, lorsqu'il dit quelque part: »Nos manières de traiter la science différent sensiblement. Tu aimes le brillant, le poétique, moi, je ré-